In French

Exhibition Review
L’Alsace

July 6, 2014
Galerie Remp’art
Eguisheim, Alsace, France
June 28 — September 30, 2014

Marco Minozzi sublime le passé à la galerie Remp’art

Jean-Louis Lichtenauer

Marco Minozzi, Aphrodite, 2006. Oil on canvas, 60 by 50 cm.

Aphrodite’s room 2006. Oil on canvas, 60 x 50 cm.

Marco Minozzi, peintre florentin, a choisi d’honorer, pour sa première exposition française, la galerie Remp’art d’Eguisheim.

Cet accrochage constitue véritablement une osmose entre le créateur, le lieu et la galeriste. « J’ai été séduit par le style de la galerie de Patricia Meyer en découvrant sur son site des reproductions d’œuvres de plasticiens qu’elle avait déjà invités, tel le strasbourgeois Patrick Bastardoz qui l’a séduit de par son style. Cela m’a fait comprendre que, même si son style diffère du mien, la démarche de la galerie était intéressante » dit Marco Minozzi qui, auparavant, avait déjà exposé, outre de nombreuses fois en Italie, à New-York et à San Diego. Comme beaucoup d’artistes, il y a enregistré beaucoup de souvenirs, d’images, tant réelles par la photo que retravaillées et idéalisées plus tard par son imaginaire. Mais humble, il a, avant de se lancer dans la création, longuement étudié les maîtres anciens de l’école hollandaise, tel Rubens, les copiant et les étudiant auprès d’un restaurateur afin de découvrir les secrets de la préparation des supports et des médiums dans l’art antique. De ce retour aux sources, lui est restée la nostalgie des temps révolus, la mémoire du passé. De la sorte, depuis, quel que soit le sujet, on retrouve dans ses représentations la tonalité, l’ambiance des grands maîtres qu’il a étudiées dès l’âge de 14 ans, mais revisitées de façon contemporaine, souvent à la manière de comic strips, c'est-à-dire en racontant l’histoire du lieu avec plusieurs approches.

Marco Minozzi, Rewind/Infinity, 2013. Oil on canvas, 70 by 100 cm.

Rewind/Infinity, 2013. Oil on canvas, 70 x 100 cm.

Ces lieux peuvent aussi bien être des instantanés saisis dans des endroits qui immanquablement font penser à la mythique Route 66 ou à d’autres souvenirs liés à l’âge d’or des USA. Mais, Italien né à Rome en 1962, ce sont aussi des scènes de son pays que l’on retrouve, telles des usines, des voies ferrées, des friches industrielles, marquées par l’âge, laissées à l’abandon, sans vie, rongées par la rouille, décrépites, soumises à un destin bien éloigné de leurs destinations initiales. Et c’est justement dans la représentation de ces vies passées, des traces laissées par les hommes, que la force évocatrice de l’artiste trouve à s’exprimer. Cela par une foule de détails, une minutie, un trait puissant, des rehauts de couleurs, une parfaite maîtrise de la perspective, de la profondeur de champ, travaillant comme un photographe cadrant son sujet tantôt avec un téléobjectif, tantôt avec un grand angulaire, utilisant comme lui des filtres chromatiques qui ajoutent encore plus à la nostalgie de ces toiles, mêlant à la perfection diverses techniques, y inclus des collages et des touches de modernisme.

Marco Minozzi, Fracture, 2014.  Oil on canvas, 80 by 60 cm.

Marco Minozzi, Fracture, 2014.
Oil on canvas, 80 x 60 cm.

Marco Minozzi, Galerie Remp’art, Eguisheim, Alsace, France, 2014.

Marco Minozzi, Galerie Remp’art, Eguisheim, Alsace, France, 2014.